Annoncer son homosexualité est une étape cruciale. Les témoignages des gens qui ont sauté le pas font état d’une nouvelle vie qui commence ; une vie sans secret et plus libre. Néanmoins, malgré ce nouveau départ incontestable, les réactions de la part des proches ne sont pas toujours les mêmes. Si certains sont modérés et compréhensifs, d’autres sont nettement plus virulents. Et c’est d’ailleurs par peur des réprimandes que beaucoup hésitent à faire leur coming-out. Quoi qu’il en soit, ceux qui se sentent prêts à passer le cap ont toujours mille et une questions. Pour faire face à ces appréhensions et pour que l’annonce soit faite dans de bonnes conditions, il faudra se pencher sur quelques points.
La préparation
Une annonce importante comme le coming-out nécessite un minimum de préparation. Avant de se lancer, il faudra un travail sur soi. Le jour J, il faudra faire preuve de détermination pour ne pas faire machine arrière. Sans oublier que la manière dont la nouvelle va être prise peut amener à de grandes discussions pouvant mettre à mal sa confiance en soi. Ainsi, pour être paré à toute éventualité, le mieux est de préparer discours et réponses. Il n’est pas question de rédiger un argumentaire, mais d’expliquer calmement l’impact que cette démarche aura sur le reste de sa vie : ne plus avoir à se cacher et vivre pleinement. De cette façon, aucun élément ne sera oublié, même dans l’émotion.
Pour compléter les préparatifs, il faudra se poser comme étant l’atténuateur, le temporisateur, quel que soit l’issue de la déclaration. Pour certains parents qui avaient déjà des doutes, l’annonce peut n’être qu’une formalité ; pour d’autres, elle pourrait être une vraie surprise. Dans les deux cas, le calme et le sang-froid seront de rigueur : ne pas brusquer, ne pas s’emporter et surtout accompagner ses proches dans l’acceptation de la nouvelle. Et si nécessaire, leur laisser du temps.
Le moment opportun
Le coming-out est un moment redouté et que beaucoup n’aimeraient faire qu’une seule fois. Il ne faudra donc pas se laisser tenter par l’idée de vouloir réunir « tout le monde » pour en finir rapidement. Il faut garder en tête que la manière dont l’annonce va être prise n’est jamais connue à l’avance. De ce fait, pour pouvoir garder le contrôle, un comité restreint est préférable. Ce sera le moyen d’expliquer calmement ce qui est et de répondre à toutes les questions.
A éviter, également, de sauter sur l’occasion des réunions avec un thème particulier comme les anniversaires. Parler de son homosexualité dans ces circonstances ne fera que changer l’ambiance.
En résumé, le meilleur moment pour un coming-out est celui choisi expressément pour l’annonce. Puis, afin de maîtriser totalement la situation et les possibles réactions, sélectionner un petit nombre de personnes. Les amis proches pour commencer par exemple, et les parents ensuite, l’ordre d’approche étant différent pour chacun.
Le lieu idéal
L’endroit idéal pour un coming-out est celui où l’on se sent bien. Néanmoins, une règle est à respecter : ne pas choisir des lieux publics, surtout si l’on a des doutes sur le caractère apaisé de la conversation. Cela permettra de profiter d’un environnement calme pour des échanges plus sereins : pas de spectateurs, d’oreilles qui trainent ou d’interruptions. Ainsi, qu’importe la manière dont l’annonce est reçue, il sera plus facile de dialoguer dans un endroit où aucun agent gênant n’est à gérer.
Une soirée ou un déjeuner chez soi est encore le meilleur choix. En plus, un lieu familier aura pour principale qualité de renforcer la confiance en soi du fait qu’on est dans un environnement maîtrisé et apaisant.
La bonne méthode
Pour faire part de son homosexualité, il n’y a pas de recette miracle. Il faut se sentir prêt, prendre son courage à deux mains et se lancer. Mais pour que les conditions soient réunies pour une entrée en matière en douceur, on peut appliquer quelques techniques.
Commencer par préparer le terrain en parlant du sujet de manière impersonnelle. Faire référence à des connaissances ou aux cas des célébrités homosexuelles aidera à connaître la position de la personne à qui l’on annoncera la nouvelle. Les conclusions tirées de cette première approche permettront de préparer la manière d’aborder les choses ; et pourquoi pas, de préparer un petit speech. Pour se faire la main, parler d’abord aux personnes jugées plus ouvertes.
Si la peur du face à face est trop grande, d’autres alternatives permettront de délivrer le message ; comme la lettre. En plus de mettre sur papier les mots, et donc de voir s’ils expriment bien ce que l’on veut dire, elle permet de pouvoir corriger les éventuelles maladresses de langages (trop crues ou, au contraire, trop floues). Une vidéo se présente aussi comme une solution à envisager. Contemporaine et plus touchante grâce aux images et au son, la vidéo aura un caractère plus personnel.